Ce titre d’un des derniers inédits d’Aragon, pour donner le ton de ce numéro printanier. Aragon, a confié à ceux qui lui survivent cette tâche sans équivoque : de lui-même, après lui, ne rien laisser dans l’ombre. Démarche toute intellectuelle, mais pas plus qu’un rêve, en tant qu’il représente le sujet, en mettant en avant les signifiants qu’il a servis et qui l’ont soutenu…
Mais le désir du psychanalyste s’éveille moins de faire la pleine lumière sur les secrets d’une vie, que de les aborder à partir de la dimension inassimilable, déconcertante du symptôme. Vicente Palomera sait nous dire avec une fraicheur inouïe la dignité nouvelle que Freud a accordée au symptôme. Le symptôme pour Freud n’est pas le signe d’appartenance au « corps des fragiles » mais la marque propre de l’humus humain. Clotilde Leguil nous le rappelle dans sa présentation de la nouvelle traduction du Léonard . Freud ne s’égare jamais dans une vaine recherche pathogénique. Il part à la rencontre de Léonard de Vinci parce qu’il aime ses bizarreries !
La négation, la bévue, la faille, nous sont une détermination. Le corps qui jouit de souffrir, le traumatisme de la langue…..
La passion qui fut celle de Lacan nous touche en ce qu’elle introduit un saltus radical dans l’ordre de la causalité. Le trajet d’une analyse s’échoue sur un impossible qui réveille, une causalité qui accentue les inconnues de la chaîne des déterminants, butant sur une cause absente. Le sujet n’est jamais causa sui. Il est même définitivement acquitté de cette tâche.
Je termine ici cette petite introduction, mais c’est pour mieux vous retrouver, en mai, le joli mois de mai qui a vu naître Freud. Nous le fêterons et…. parlerons d’amour !