Drame de la jalousie. Variétés du passage à l’acte
« Le 8 mars 1940, vers 21h45, à Blainville, André Martin, permissionnaire, âgé de 29 ans, frappe sa femme, Andrea Charton, de deux coups de couteau. Elle meurt quelques instants plus tard. Le conflit conjugal avait commencé avant la guerre. Ce fut la guerre avant la guerre. Andrea Charton était une femme de mœurs légères. Avec la guerre, sa conduite était devenue notoirement scandaleuse. Le mari avait demandé le divorce. En février 1940, la femme, alors qu’il se trouvait au front, avait quitté le domicile conjugal en emmenant avec elle les enfants. » Ainsi s’ouvre un rapport rédigé par Daniel Lagache. Le portrait du meurtrier se finit ainsi : « Il estime qu’il est victime d’une injustice ». Dans cet appel au droit, peut apparaître un sujet aux prises avec la loi dans la loi, une faille, un abîme, si l’on sait se soumettre aux positions d’un tel sujet comme Pierre Naveau et Jacques Borie nous y invitent afin d’interroger la logique d’un passage à l’acte…