Paris, le 13 janvier 2013
Les psychanalystes soussignés déplorent l’utilisation insistante qui est faite du savoir psychanalytique afin de cautionner, dans le débat qui agite la nation, certaines des thèses opposées au projet de loi.
En conséquence, ils se trouvent contraints de déclarer :
– que rien dans l’expérience freudienne n’est de nature à valider une anthropologie qui s’autoriserait de la Genèse ;
– que la structure œdipienne dégagée par Freud n’est pas un invariant anthropologique ;
– qu’au niveau de l’inconscient, les deux sexes ne sont liés par aucune complémentarité originaire, ce qu’exprime l’aphorisme de Lacan : « le rapport sexuel n’existe pas » ;
– qu’il revient à chaque être parlant de trouver les voies de son désir, qui sont singulières, tordues, marquées de contingence et de malencontres ;
– que certains s’aident à cette fin d’une croyance religieuse, et que d’autres s’en passent ; un analyste n’a pas à se prononcer là-dessus.
Premiers signataires:
Guy Briole, professeur de psychiatrie du Val-de-Grâce
Marie-Hélène Brousse, ancienne présidente de l’Ecole européenne de Psychanalyse
Carole Dewambrechies-La Sagna, secrétaire générale d’Uforca *
Eric Laurent, ancien président de l’Association mondiale de Psychanalyse
Anaëlle Lebovits-Quenehen, directrice de la revue Le Diable probablement
Clotilde Leguil, auteur de Sartre avec Lacan, 2012
Lilia Mahjoub, ancienne présidente de l’Ecole de la Cause freudienne
Jean-Claude Maleval, professeur de psychopathologie à l’Université de Rennes 2
Jean-Daniel Matet, président de l’Ecole de la Cause freudienne
Jacques-Alain Miller, ancien président de l’Association mondiale de Psychanalyse
* Union pour la formation en clinique analytique
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