À l’heure où la laïcité, la liberté d’expression et de penser sont à défendre, C. Ramirez analyse le fanatisme inébranlable du jeune Ahmed dans le dernier film des frères Dardenne. Les réalisateurs donnent peu de clés sur l’insondable et solitaire décision d’Ahmed : une angoisse transformée en haine face à la jouissance féminine, la vénération d’un cousin martyr, l’impact du discours de l’imam sur un jeune sujet en quête de pureté. Ils montrent surtout l’échec de son entourage, des rencontres à le dévier de son obsession meurtrière. Ils mettent en lumière ainsi qu’il y a d’abord un appareillage singulier de l’économie de jouissance du corps parlant.